L’histoire « du champ d’aviation » de Pazayac...
Alors que depuis 1925, faute d’aérodrome, le décollage de l’aviation s’éternise en Corrèze, c’est à Pazayac que l’on doit vraiment le début de cette activité en 1936, époque de « l’aviation populaire ».
L’Aéro Club de la Corrèze dont le siège social est à Brive possède depuis peu un avion école Potez 60 qu’il base à Limoges Feytiat en attendant l’ouverture de Brive Laroche toujours retardée par des problèmes techniques, administratifs et économiques. En attendant, l’aéro club recherche donc activement un terrain et un moniteur - tâche peu aisée ! pour former les premiers pilotes. Parmi les membres de l’Aéro Club de la Corrèze, Joseph Manévy, demeurant à proximité, fait connaissance avec Monsieur André Lagorsse habitant le Bourg, ancien aviateur et moniteur de la grande guerre à qui il expose le problème du club. Cette rencontre s’avérera déterminante ; en effet André Lagorsse qui en « connaît un rayon » en aviation pense au champ de Monsieur Chassain à Chantegrel pour débloquer la situation. L’affaire est vite entendue ; dès août 1936 l’Aéro Club de la Corrèze embauche André Lagorsse en qualité de moniteur et édifie un hangar en bois pour abriter l’avion au bord de cette piste de 400 mètres en pente légère. En raison de la colline, les décollages s’effectueront toujours du pied de celle-ci vers la vallée de la Vézère et les atterrissages toujours dans le sens inverse (axe Nord/Sud). André Lagorsse, se révèle vite moniteur très compétent ; point besoin de le chercher bien loin pour prendre une leçon : lorsqu’il ne vole pas il cultive son potager tout proche de « la piste » ! Jouissant de l’estime et du respect de tous les membres du club le bon « Père Lagorsse » devient la cheville ouvrière du club qui délivre ses premiers brevets en octobre 1936 ; ils seront dignement fêtés !
Devant un tel engouement et les élèves affluant de plus en plus nombreux au « terrain de Pazayac »
où règne une formidable ambiance, l’Aéro – Club de la Corrèze acquiert en octobre 1937 un 2ème avion, un « Caudron Luciole » biplan que « le Père Lagorsse » convoiera lui même. Brive Laroche ouvrant officiellement en octobre 1938 l’Aéro-Club de la Corrèze y transporte le hangar Et rend sa vocation agricole à la piste de Pazayac. Evoquant leurs souvenirs, les « anciens » parlaient très souvent en termes affectueux du champ de Pazayac, leur « nid » d’où ils prirent leur envol.
Le Potez 60, moteur en étoile Anzani, de l’Aéro – Club de la Corrèze à Pazayac. En place avant, en combinaison blanche, le moniteur André Lagorsse ; à l’arrière son élève Georges Taurisson qui deviendra président de l’Aéro – Club de Brive sur l’aérodrome de Brive Laroche. Le Père Lagorsse, moniteur hors pairs, avait pour habitude de poser ses sabots avant de monter dans l’avion. Laroche. Au retour du vol il arrêtait l’avion sur sa lancée, sans un coup de frein, à l’endroit précis où se trouvaient ses sabots qu’il n’avait plus qu’à rechausser en descendant de l’engin !
Ci dessous : le champ d’aviation aujourd’hui. Photo prise par Ch. Ferret, ancien de l’Armée de l’Air à
« Chantegrel » au pied de la colline, dans le sens du décollage, vers l’ancienne RN 89.
La vocation aéronautique du site ne se démentira pas car depuis les années 1970 les planeurs modèles réduits lancés du sommet de la colline par grand vent du Nord, Nord Ouest continuent à voler silencieusement le long de la pente, au dessus de l’ancien « terrain de Pazayac ».
