top of page

Lucien Bossoutrot né le 16 mai 1890 rue de la Barrière à Tulle

    90ème anniversaire : Le 8 février 1919 le tulliste Lucien Bossoutrot devient le 1er pilote de ligne de l’aviation commerciale mondiale. Né le 16 mai 1890, 42, rue de la Barrière à Tulle, Lucien Jean Baptiste Bossoutrot est très tôt irrésistiblement attiré par l’aviation naissante.

    En 1911 il effectue son 1er vol, seul à bord d’un aéroplane Farman, sans avoir pris la moindre leçon ! Devenu pilote pendant la grande guerre il équipe son avion d’instruments lui permettant de voler sans visibilité, inventant ainsi le fameux P.S.V. (Pilotage Sans Visibilité) principe toujours utilisé par tous les avions du monde.

    Notre compatriote rentre définitivement dans la légende en effectuant le 1er vol commercial de l’histoire mondiale de l’aviation en transportant 11 passagers, aux commandes d’un biplan bimoteur Farman « Goliath », lors de la 1ère liaison Paris Londres le 8 février 1919. Cela fait exactement 90 ans. Avec ce vol historique Lucien Bossoutrot ouvre le grand livre des plus belles pages du transport aérien.Toujours aux commandes du Goliath il défriche les voies de l’Afrique.

    C’est l’aventure retentissante du « raid Paris Dakar » qui, du 11 au 16 août 1919, tient le monde en haleine grâce à la T.S.F. (Télégraphie Sans Fil) expérimentée pour la 1ère fois sur un vol au long cours. Ce vol repris avec enthousiasme par toute la presse écrite fait découvrir Lucien Bossoutrot au monde entier.Pendant vingt ans, « Bobosse » dans le milieu aéronautique, mène de pair une carrière de pilote de transport et de pilote d’essai en mettant au point 125 prototypes allant du planeur de 45kgs à l’hydravion de 25 tonnes.De 1922 à 1932, il bat 29 records de monde de durée, de distance, de charge emportée et d’altitude.

   

   Parmi ses faits les plus marquants, Lucien Bossoutrot porte le record de durée et de distance à 8 822,325 kms lors d’un vol du 26 février au 1er mars 1931 aux commandes du désormais célèbre gros monomoteur de 500cv Blériot 110 « Joseph le Brix ». En 1932, il franchit la barrière des 10 000 kms en couvrant 10 601 kms aux commandes du même avion. Le 25 novembre 1934, il établit la 1ère liaison commerciale sur l’Atlantique sud en reliant Dakar à Natal aux commandes de l’énorme hydravion Blériot 5190, le célébrissime « Alberto Santos Dumont » qu’il a lui même mis au point pour le compte de la nouvelle compagnie Air France.

 

    Dans ces années 30 « Bobosse » est alors l’égal de Jean Mermoz dans le cœur des français.Mais notre compatriote s’est également illustré au tout début du vol à voile, remportant le 1er concours français de vol sans moteur le 19 août 1922 à Combegrasse (Puy de Dôme) avec une durée de 5 minutes 18 secondes et un gain d’altitude de 70 mètres aux commandes d’un petit planeur Farman « Moustique », performance dont on sourirait aujourd’hui !Peu après il accomplit une authentique prouesse aux commandes du Farman 17 « Moustique » le 24 janvier 1923 en portant le record mondial de durée en planeur à… 3heures 31 minutes, vol qui laisse encore de nos jours admiratifs les spécialistes, ceci en raison du caractère antédiluvien de l’engin sans moteur qu’il pilotait.

 

   Outre ses exploits aéronautiques et grâce à son sens infaillible de l’air, Bossoutrot s’est toujours attaché à repousser obstinément toute forme de témérité au profit de la sécurité, son maître mot. Lucien Bossoutrot fut également un ardent promoteur de l’aéronautique, particulièrement en faveur des jeunes en créant la F.N.S.A. (Fédération Nationale des Sports Aériens) dont il est le Président fondateur.Elu député en 1936 lors de l’avènement du Front Populaire il préside la Commission Aéronautique à la Chambre des Députés et crée, aux cotés de Pierre Cot, Jean Moulin, Léo Lagrange, la fameuse Aviation Populaire, permettant à des milliers de jeunes françaises et français de pratiquer l’aviation légère et sportive.

 

  En 1937, il prête main forte aux républicains espagnols en leur fournissant à grands risques, toujours avec Pierre Cot, Jean Moulin, Lionel de Marmier, etc…, avions, armes et munitions. Durant la deuxième guerre mondiale il s’oppose fermement au régime de Vichy et à l’occupant, ce qui lui vaut d’être emprisonné à Evaux les Bains (Creuse) d’où il parvient à s’évader. Il rejoint alors les maquis du sud ouest et aplanit les divergences politiques après quoi il organise les parachutages décisifs à la Libération de la France.Lucien Bossoutrot fut au milieu des années 30 membre du seul club corrézien, « l’Aéro Club de la Corrèze », devenu l’actuel Aéro Club de Brive où il ne comptait que des amis et où son prestige, sa gentillesse et sa modestie suscitaient l’admiration de tous. Décédant « de sa belle mort » le 1er septembre 1958, des milliers de rues et d’écoles portent le nom de Lucien Bossoutrot en France. Rien en Corrèze.

   

   Ainsi se vérifie le dicton « nul n’est prophète en son pays », grave lacune restant à combler…Cette extraordinaire histoire de notre compatriote tulliste et les débuts de l’aviation dans notre département sont reprises dans l’ouvrage de référence de Richard Michaud « Naissance de l’aviation en Corrèze » (408 pages noir et couleur, 37€) publié par l’AIRAC (Association Interactive pour la Recherche et la mise en valeur des richesses Aéronautiques et spatiales de la Corrèze et des environs. Contact : 06 80 28 37 62) qui souhaite édifier le Musée Corrézien de l’Aéronautique sur l'aéroport international de Brive - Souillac à Nespouls. 

bottom of page